Si j'évoque aujourd'hui Raymond Peynet, c'est d'abord parce que je suis sensible à son univers, cette gouache des années 50 se trouve à l'Equinoxe, mais également parce qu'il me rappelle au souvenir de ma grand mère Nancy.
En effet, ma grand mère avait rencontré Raymond et Denise Peynet par l'intermédiaire d'amis communs, Jean Vaujany et Max Favalelli. C'est dans la maison d'Antibes des Vaujany que ce petit monde se donnait souvent rendez-vous et j'ai moi même assisté à une de ces soirées sur la minuscule terrasse qui surplombait la ville alors que je devais avoir 6 ou 7 ans.
Par la suite Raymond Peynet avait pris l' habitude d'adresser des cartes de voeux personnalisées pour chacun de ses amis et j'ai encore le souvenir de petites colombes qui portaient en leur bec le "Y" de Nancy.
Je n'en ai malheureusement retrouvé aucune après sa disparition.
Ma grand mère possédait évidemment quelques unes des ses poupées (Peynet en a vendu plus de 5 millions dans le monde entier). Leur matière singulière était le Technigom (une mousse de latex) et c'est paradoxalement cette singularité qui a causé leur disparition. La manipulation prolongée des poupées leur faisait perdre leur belle couleur car le latex ne résistait ni à la l'humidité des doigts, ni à l'exposition à l'air qui le réduisait en fine poudre.
Si bien qu'au bout de quelques années, un vision cruelle s'offrait à vous en ouvrant la boite: de la délicate poupée ne subsistait qu'un peu de poudre brune et un pantin de fil de fer en habits de marquise...